Sujet : Histoire sorcellerie, religion
Emission du 16 juin 2006 sur Radio ici et Maintenant
Durée 3 h 50
Comment ignorer la sorcellerie alors qu’elle s’affiche aujourd’hui dans des films à grand succès comme, jadis, elle inspira des pages immortelles à Chateaubriand, Gérard de Nerval, Georg Sand. Comment nier toutes ces manifestations, des sorcières de Thessalie à Jeanne d’Arc (qui fut brûlée vive sous cette accusation), de Gilles de Rais (qui inspira le personnage de Barbe bleue) à Dracula, des Ursulines de Loudun à l’affaire des Poisons…
Comment oublier les massacres commis au nom de l’Eglise catholique (Vaudois, Cathares, Juifs espagnols…) comme par les protestants allemands et suisses qui brûlèrent des milliers de femmes comme sorcières aux XVIe et XVIIe siècles.
Comment ne pas être frappé de la présence constante de la sorcellerie dans l’histoire de nos provinces françaises. Par exemple, en ce Berry, où naquit La petite Fadette, fille de sorcière, comment s’étonner de trouver trace, encore de nos jours, des » leveus de sorts » jusque dans les mains courantes de gendarmerie.
Dans le monde, la sorcellerie demeure largement présente en Afrique, autour des chamans de Sibérie ou d’Amérique latine, en Amazonie avec les rescapés des populations Arawaks et bien sûr au Tibet. Est-on certain qu’il ne pourrait pas y avoir de nouvelles sorcières de Salem aux États-Unis ou un nouveau maccarthysme ? L’Eglise continue, actuellement, de pratiquer l’exorcisme ; les services secrets ou de renseignements comptent l’action de sorcellerie à l’inventaire de leurs méthodes ; des chefs d’Etats ne dédaignent pas y avoir recours et pas seulement sur le continent noir…
Les jeunes applaudissent Tolkien ou Harry Potter… Qui pourrait prétendre que le temps de la dernière sorcière est venu sans faire sourire ! L’ouvrage extrêmement sérieux et documenté de Philippe Lamarque est donc indispensable pour comprendre les faces cachées de notre monde.