Roger KNOBELSPIESS | Le huitième évadé

by alkemya

Sujet : univers carcéral, société
Emission du 18 mars 2010 sur IDFM (Radio Enghien)
Durée : 6 h 10
Ancien braqueur reconverti dans le cinéma et l’écriture après 26 années de prison, notamment avec Jacques Mesrine, Roger Knobelspiess retrace l’évasion de l’ancien ennemi public n°1 de la prison de la Santé en 1978 dans une BD publiée avec le dessinateur Lounis Chabane.
Comme Mesrine, dont la vie est retracée dans un film en deux volets qui sort prochainement, Knobelspiess aurait pu mourir les armes à la main mais, aujourd’hui, à 61 ans, il dit avoir réussi à vivre, ou plutôt « à survivre ». On ne ressort pas indemne de 26 années derrière les barreaux, souligne-t-il.
« J’ai conservé quelques séquelles neurologiques. Il m’arrive d’avoir des problèmes d’élocution et de mémoire », confie l’ancien braqueur qui a quitté l’univers carcéral en août 1990.
Depuis, Knobelspiess n’a jamais replongé. Il a écrit plusieurs livres, dont une autobiographie « Désordres de mémoire » en 2004, et tourné « des petits rôles » dans quelques films de Jean-Pierre Mocky, Bertrand Tavernier, Vincent Ravalec et Jean-François Stévenin. « J’ai même incarné un flic. J’ai aussi écrit quelques scénarios », raconte-t-il.
Avec le dessinateur Lounis Chabane, Knobelspiess raconte l’évasion de Mesrine de la prison de la Santé en 1978 (« Mesrine: L’évasion impossible », Casterman).
« On a mis dix-huit mois pour tout faire. Lounis me demandait beaucoup de détails. A sa façon, il m’a renvoyé en QHS » (quartier de haute sécurité, ndlr), soupire-t-il.
Mais il ne dira pas qui a fourni les armes et les cordes nécessaires à l’évasion de Mesrine et de ses complices car certaines personnes concernées « sont peut-être encore vivantes ».
Originaire d’Elbeuf (Seine-Maritime), Knobelspiess a connu une jeunesse faite de petits vols qui coûteront la vie à son frère Jean, abattu par un commerçant pour un vol d’autoradio.
Une jeunesse qu’il raconte dans « Voleur de poules », que Lounis Chabane avait déjà adapté en BD. « La délinquance était une nécessité, je ne voulais pas être pauvre », dit-il.

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