Richard BOHRINGER et Michel PRADES | C’est beau un studio la nuit

by alkemya

Sujet : Richard Bohringer et Michel Prades
Emission du 26 novembre 2003 sur Radio ici et Maintenant
Durée : 5h20

Michel Prades dit “Pradou” est né au Puy-en-Velay le 6 juin 1954.

A 12 ans, il commence à écrire des strophes et à 15 ans de la prose.
A 16 ans, son cousin lui donne sa guitare sèche; il apprend quatre accords : La, Ré, Mi, Sol. Il met en musique ses nouveaux poèmes et monte un groupe “The Band with no name”. Le groupe sans nom, avec un batteur, deux guitares électriques, et sa voix. Le groupe répétait dans la cave du café de sa mère.
A 18 ans, il part à Roanne pour préparer un brevet de Technicien Agricole, tout en continuant à écrire des poèmes, des lettres d’amour à Mimi sa compagne, et des chansons. Au chômage pendant deux ans, il passe un brevet d’éleveur de moutons près de Limoges. Brevet obtenu, puis deux ans au chômage…
Il trouve une ferme à côté de Limoges, en ruine. Il a tout refait avec Mimi.

A 22 ans, ses recueils sont diffusés. En 1981, la police débarque chez lui pour faire une perquisition, à six heures, pensant découvrir un hectare de cannabis ! Ils sont venus à cause de la rumeur publique et l’inquiétude de certains notables… Cet événement donne naissance à une chanson de Michel : “Poulet-Flic”. Et cela le décide à appeler son groupe : “Gendarmerie Nationale”. Un batteur, une bassiste, deux guitaristes, un saxo et Michel au chant. Répétition tous les samedis au Château de Ligoure à côté de sa ferme.
Concerts à Limoges, à Châteauroux et Périgueux. Enregistrement à Venise d’une cassette dans un studio…C’était un groupe de Rock Agricole.
Et puis, un samedi de novembre 1983, c’est l’accident. Son tracteur est percuté par une voiture : 3 mois dans le coma et une hémiplégie droite.

Pendant son coma, sa compagne lui fait écouter la cassette de son groupe. Il battait le rythme avec la main gauche. Au bout de 3 mois, on lui pose une valve pour décongestionner le cerveau. Il reprend conscience. Pendant ses 6 mois de rééducation à l’hôpital, il regardait la télé et écoutait les nombreuses cassettes de rock apportées par les copains.
Quand il sort de l’hôpital en juillet 1984, il réunit ses musiciens pour une répétition. Ils jouaient, et Michel ne faisait que “La, la, la” dans le micro. Pendant 2 ans, Michel va trois fois par semaine chez un orthophoniste à Limoges pour travailler la mélodie, compter, faire des mots croisés et d’autres exercices. Chaque professeur lui donne finalement envie de composer de nouvelles chansons. Il fait trois concerts à l’hôpital de la Salpétrière devant quelques orthophonistes et amies.

Richard Bohringer est né sous l’Occupation le 16 janvier 1942, à Moulins, d’une mère française et d’un père allemand. Enfant, il est élevé en banlieue parisienne par sa grand-mère maternelle et fait de nombreux séjours à Berck pour soigner ses poumons.

Au début des années soixante, il fréquente assidûment le quartier de Saint-Germain-des-Près où sa gouaille et ses talents d’écriture lui permettent de survivre. En 1970, Claude Lelouch lui achète Les Girafes, une pièce de théâtre qu’il décide de produire. La même année, il fait ses débuts au cinéma dans La maison de Gérard Brach.

Après de multiples apparitions au cinéma, sa carrière décolle en 1981 grâce à Diva de Jean-Jacques Beineix. Il a alors 39 ans et une « gueule » façonnée par des années de galères.

Richard Bohringer enchaîne ensuite les succès, J’ai épousé une ombre,L’Addition, puis Subway, où son rôle de marchand de fleurs marque les esprits. En 1987, il reçoit le César du meilleur acteur pour son interprétation dans Le grand chemin de Jean-Loup Hubert. L’année d’après, il publie C’est beau une ville la nuit, un roman autobiographique où il raconte ses errances dans la drogue et l’alccol.

En 1992, Richard Bohringer joue aux côtés de sa fille Romane dansL’Accompagnatrice de Claude Miller.

Père de quatre enfants, Romane, Mathieu, Richard et Lou, Richard Bohringer a obtenu la nationalité sénégalaise en 2002.

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